Mon voyage en Birmanie a été un émerveillement du début à la fin. J’ai découvert un pays encore à l’abri du tourisme de masse, un peuple d’une bienveillance infinie, une variété de paysages à couper le souffle… Je n’ai pas rencontré un seul voyageur qui ne soit pas tombé sous le charme. En plus d’émerveiller, ce pays a définitivement de quoi surprendre. Voici les 10 choses qui m’ont le plus surprise en Birmanie !
depuis le coup d’Etat du 1er février 2021, la Birmanie a basculé dans une guerre civile. Pour comprendre la crise actuelle, consultez mon article : “Birmanie : bilan 1 an après le coup d’Etat“.
1. La poudre de Thanaka
On croise beaucoup de personnes avec de la pâte blanche, jaune ou encore dorée étalée sur les joues ou le front. Il s’agit de poudre de Thanaka, issue d’un arbre et que les habitants utilisent pour se protéger du soleil mais aussi pour soigner l’acné ou éviter les rides. Ce sont surtout les femmes et les enfants qui l’appliquent, après s’être lavés : ils tracent sur leurs visages des motifs circulaires, des formes de feuilles ou encore de simples traits. L’odeur est assez légère.
On peut acheter du thanaka un peu partout : des vendeuses en proposaient dans un temple de Mandalay, une boutique en vend à l’aéroport de Yangon, etc.
2. Le Longyi
Voir des hommes en jupe ? Tout ce qu’il y a de plus normal. La Birmanie est l’un des derniers pays au monde où la majeure partie des habitants porte l’habit traditionnel : le longyi. Ce long morceau de tissu est utilisé comme une jupe, qu’on noue à la taille et qui tombe jusqu’aux chevilles. Il est porté par toutes les tranches d’âge et pour toutes les occasions (de la vie quotidienne aux cérémonies et festivités).
Les hommes se tournent davantage vers des couleurs neutres (marron, vert, noir…) et souvent sans motif. Les femmes en revanche le portent de toutes les couleurs, souvent très vives et avec des motifs variés. Mais la plus grande différence réside dans la façon de le nouer :
- Les hommes nouent le longyi au centre, en dessous du nombril ;
- Les femmes l’attachent sur le côté gauche.
On peut facilement trouver des longyi pour pas cher, notamment dans les marchés : Bogyoke à Yangon ou encore Zegyo à Mandalay. J’avais trouvé le mien pour 9 000 Kyat à Yangon mais je suppose que le prix varie selon la qualité du tissu… et les talents du négociateur 😉
Si vous vous laissez tenter, attention à bien le nouer du bon côté, c’est loin d’être un détail. À titre d’exemple, j’avais serré mon nœud un peu trop au centre et j’ai eu droit à plusieurs regards amusés avant qu’on vienne m’aider à le réajuster. Attendez-vous aussi à beaucoup de regards curieux, il y a peu d’étrangers (blancs) en Birmanie et encore moins portant la tenue traditionnelle. C’est néanmoins une bonne façon de se faire aborder et d’échanger un peu avec la population locale.
3. Être moine une fois dans sa vie
Notre guide à Bagan nous avait expliqué que presque tous les Birmans bouddhistes sont un jour moines, la plupart du temps quand ils sont enfants. Quand les jeunes garçons ont autour de 10 ans, ils sont traités comme des princes pendant une journée : très maquillés, richement vêtus, ils sont même portés car leurs pieds ne doivent pas fouler le sol. À la fin de la journée, on leur tond la tête et ils revêtent la tenue rouge des moines. S’ensuivent plusieurs mois de vie monastique d’une extrême rigueur. Cette expérience passée, chacun peut revenir à une vie civile pour le reste de son existence ou choisir de retourner dans les ordres plus tard.
À noter que si les nonnes existent aussi dans le bouddhisme (elles sont drapées de rose), elles sont tout de même moins nombreuses.
4. Volant et conduite à droite
Héritage colonial britannique, les Birmans ont le volant à droite… tout en conduisant à droite. En découle une conduite assez sportive : impossible de savoir si l’on peut doubler ou non, par manque de visibilité. Dans certains bus, on peut apercevoir un homme penché sur la gauche à l’avant pour signaler au chauffeur si la voie est libre.
5. Le Lahpet Thoke
La Birmanie est un des rares pays à manger la feuille de thé. Ici, elle ne sert pas que pour l’infusion, mais constitue aussi l’aliment principal d’une salade : il s’agit du Lahpet Thoke, composée de feuilles de thé vert, de cacahuètes, tomates et autres joyeusetés. L’ensemble est très frais mais un peu écœurant à force. À tester !
vous pouvez déguster du Lahpet Thoke au Rangoon Tea House, dans le quartier colonial de Yangon. Adresse : Ground Floor, 77-79, Pansodan Street, Lower Middle Block, Yangon.
6. Des dollars neufs
Le dollar est accepté dans de nombreux hôtels. Néanmoins, le billet doit être en parfait état : aucune écriture, aucune déchirure et même aucune pliure ! Pour faire simple, seuls les billets de banque neufs sont acceptés.
En plus de cette contrainte, il est souvent plus intéressant de payer en Kyat (la monnaie locale, prononcée “tchia”) : on part souvent du principe que 5$ valent 5000K (en 2017 tout du moins) ce qui est souvent erroné, le dollar valant généralement plus.
7. Visiter les pieds nus
Mieux vaut voyager en Birmanie avec des chaussures simples à chausser et déchausser : tous les lieux de culte bouddhistes (nombreux) se visitent pieds nus. Dans les pagodes les plus importantes comme celle de Shwedagon à Yangon, le sol est balayé et nettoyé à la première averse et est donc propre. Pour celles plus petites et délabrées comme on peut en trouver sur le site de Bagan, c’est moins le cas.
Dans les deux cas, je trouve que le contact direct entre le sol et notre peau crée une relation plus particulière avec les lieux, plus intime. Cela diminue aussi fortement le bruit, ce qui doit jouer dans la sensation de tranquillité qu’on ressent.
8. Les chiens et chats errants
En février 2017, il y en avait absolument partout – même dans les temples ! – avec leurs portées de chiots et chatons. Personnellement, je suis à l’aise avec les animaux et je n’en ai pas rencontré un au comportement agressif. Mais on ne sait jamais…
9. Appeler un serveur
Au restaurant, un de vos voisins de table émet un bruit suspect ? Rien d’anormal, il s’agit d’une méthode pour appeler les serveurs. C’est difficile à décrire et surtout déroutant les premières fois. Pour l’anecdote, une amie avait pris le pli à la fin du voyage et conclusion de l’histoire : ça fonctionne étonnamment bien !
10. Une langue en bulles
Le birman ne ressemble à aucune autre langue d’Asie du sud-est, au moins dans son écriture. Si les Vietnamiens utilisent l’alphabet latin, les Thaïs, Laotiens et Cambodgiens parlent des langues qui présentent des similarités dans leurs styles d’écriture.
Le birman en revanche est unique : une succession de demi-cercles, tournés dans tous les sens et auxquels viennent s’ajouter des bulles et des sortes de cédilles. Tout en courbes, l’écriture a quelque chose d’extrêmement délicat et doux.
Bonus : la Birmanie avec Fakear
La Birmanie a été mise à l’honneur dans un des clips de l’artiste français Fakear, pour son titre Animal de l’album éponyme (2016). On y retrouve un jeune garçon aux joues colorées de thanaka qui rêve de voler. On suit son périple des villages flottants du lac Inle jusqu’aux pagodes de Bagan qu’il survole en montgolfière. L’album entier sur Spotify.
Si vous avez déjà voyagé en Birmanie, n’hésitez pas à partager vos surprises en commentaire !
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