Oubliée des circuits classiques, Çirali vaut pourtant le détour pour son site unique. Depuis des milliers d’années, des flammes s’échappent de la roche et ont valu son lot de légendes au mont Chimère.
SOMMAIRE :
- Le site de Chimaera
- Que voir à Çirali ?
- Comment venir à Çirali ?
- Où loger ?
- Où manger ?
- Quoi faire autour de Çirali ?
Les flammes éternelles de Chimaera
Un site extraordinaire en Turquie
Niché entre les montagnes et la mer, le petit village de Çirali (“Chiralè”) s’est fait connaître pour le site exceptionnel de Chimaera. Appelé Yanartaş en Turc (“pierres incandescentes”), ces feux s’échappent de la roche depuis des millénaires. Le site est d’autant plus extraordinaire qu’il n’y a que quelques endroits au monde où observer ce phénomène (USA, Irak, Turkménistan – pour ne citer qu’eux).
Duant l’Antiquité, on attribuait leur origine au souffle de la Chimère, cet animal mythologique mêlant lion, chèvre et serpent. Chevauchant Pégase, le héros Bellérophon l’aurait tué en lui versant du plomb fondu dans la gueule.
Plus terre à terre, ces flammes éternelles sont dues aux émanations de méthane qui prennent feu au contact de l’air. Il y a une trentaine de foyers répartis sur deux spots, le long des roches du mont Chimère. Les flammes du 1er spot sont même visibles depuis la plage de Çirali ! Elles sont soit oranges soit bleues (ces dernières m’ont fait fait penser aux flammes du Kawah Ijen à Java).
Voir les flammes : itinéraire et spots
Il y a deux endroits où voir les flammes éternelles à Chimaera :
- Le spot n°1 (“Chimaera flames” sur le carte au-dessus / coordonnées Google Maps) : c’est là que l’écrasante majorité des touristes s’arrêtent. Il y a une grande “coulée” de roche, dans laquelle plusieurs flammes sont nichées. Juste à l’entrée, on aperçoit quelques vestiges antiques en pierre. Le spot est accessible en 20min à pied.
- Le spot n°2 (au bout du chemin rouge sur la carte / coordonnées Google Maps) : pour éviter la foule, il faut continuer le sentier qui serpente en hauteur. Balisé rouge et blanc et parfois indiqué avec une flèche bleue, il débouche sur une crète (il est aussi indiqué sur Maps.me). A mi-chemin entre deux vallées, on a donc une superbe vue sur Çirali et sur les montagnes environnantes, avec plusieurs flammes éternelles. A mon passage en août 2024, j’étais complètement seule là-haut. Comptez 30min depuis le 1er spot.
Si vous êtes peu en forme physiquement ou avec des enfants jeunes, le premier spot est la meilleure alternative. Sinon, je recommande fortement de rejoindre le 2ème spot pour sa tranquillité et sa jolie vue.
l’idéal est de venir avant le coucher du soleil, pour découvrir le site niché entre les montagnes puis profiter des flammes une fois la nuit tombée. Pour connaître l’heure exacte, j’utilise l’appli Golden Hour.
Comment venir au mont Chimère ?
Un parking se situe à l’entrée du site (coordonnées Google Maps), à Çirali. Certains hôtels proposent des navettes pour s’y rendre ou louent des vélos. Si vous logez dans le nord du village, il faut compter plus d’une vingtaine de minutes à pied.
le sentier pour accéder aux flammes n’est pas du tout accessible pour les fauteuils roulants et peu pratique en poussette.
Peut-on venir la nuit ?
Oui, c’est même là que le site est le plus intéressant ! On voit mieux les flammes dans l’obscurité, notamment celles bleues qui sont invisibles en journée.
C’est très impressionnant de voir ces flammes s’échapper de la roche, comme par magie.
Combien coûte l’entrée du site de Chimaera ?
Comptez 45 TL pour voir les flammes éternelles de Chimère.
Sentier et 1er spot des flammes éternelles
Quel équipement prévoir ?
Tout dépend du spot que vous souhaitez atteindre :
- 1er spot : des baskets et un téléphone pour éclairer le sentier ;
- 2ème spot : prévoir des chaussures de randonnée ou de très bonnes baskets, et une lampe frontale pour redescendre de nuit. Le sentier de nuit n’est pas difficile mais c’est plus pratique d’avoir les mains libres.
Dans les deux cas, pensez à vous protéger du soleil (pas d’ombre à côté des flammes) et de l’eau en quantité suffisante.
Peut-on manger sur place ?
Bien sûr, c’est d’ailleurs ce que font de nombreux Turcs. Ils viennent avec de quoi boire et manger, parfois des chamallows à griller au feu. Il y a aussi des tables de pique-nique à l’entrée du site et un vendeur de boissons.
A noter qu’il y a des toilettes au niveau du parking.
2ème spot avec les foyers de flammes et la vue sur les montagnes
A quelle saison venir ?
Je pense que le site est accessible toute l’année.
Cependant, pour l’avoir fait en été, ce n’est clairement pas la meilleure saison : avec plus de 70% d’humidité, le ressenti dépasse les 40°C ! Bien que simple, le 1er sentier est désagréable et le 2ème jusqu’au sommet m’a laissée trempée de sueur (plus encore que le Rinjani en Indonésie, c’est dire !).
Les flammes du 2ème spot, avec Çirali au loin
Peut-on camper à Chimaera ?
Je n’ai vu personne le faire mais je pense que c’est possible. Au sommet sur le 2ème spot, il y a clairement des zones assez plates pour poser plusieurs tentes. Sur le 1er spot, la roche est assez pentue donc je doute que ça soit faisable ou même très agréable à la belle étoile.
Que faire à Çirali ?
La plage de Çirali
Entourée de montagnes dont certaines semblent plonger dans les flots, la plage de Çirali est idéale pour la détente et la baignade. Assez étendue, le sable blond se mêle aux galets clairs, avec une eau turquoise et particulièrement chaude en été. Pour y accéder, on traverse sur plusieurs dizaines de mètres une étendue sableuse parsemée de pins.
En été, j’ai vraiment trouvé l’ambiance très familiale et calme (pas de musique à fond, de vendeurs ou de bars donnant sur la plage). C’est vraiment une chouette et très belle plage où l’on vient juste profiter de la nature.
A noter que les tortues viennent pondre à Çirali. Les sites de ponte sont balisés par des structures en métal, afin de protéger les œufs.
il n’y a pas d’ombre sur la plage. Des transats et parasols sont disponibles pour les clients de certains hôtels.
Le site archéologique d’Olympos
Au sud de Çirali, les ruines d’Olympos sont l’attraction phare après les flammes éternelles. La ville vouait un culte au dieu du feu et forgeron Vulcain (probablement lié à l’existence des feux de Chimaera) et déclina au IIIème siècle à cause des assauts pirates. Elle fut définitivement abandonnée au XVème siècle.
On peut accéder à la plage via les ruines mais l’entrée est payante.
Bus Çirali – Antalya / Horaire et téléphone du dolmuş à Çirali
Comment venir à Çirali ?
La meilleure option pour venir est en voiture, les transports en commun sont assez complexes :
- en voiture : comptez 2h30 depuis Kaş ou plus de 1h30 depuis Antalya ;
- en transport en commun : il faut monter dans un bus depuis/vers Kaş ou Antalya, qui vous déposera ensuite au bord de la D400 et de l’embranchement vers Çirali (coordonnées Google Maps). De là, des dolmuş (minibus locaux) attendent pour descendre au village. Ils semblent partir à heure fixe, toutes les heures. Comptez 60 TL, à payer en cash. Ils circulent ensuite dans Çirali, je pense que vous pouvez donner le nom de votre hébergement et on vous déposera au plus proche (pas de taxi dans la zone).
Pour partir de Çirali en transport en commun, même fonctionnement : mon hôtel a appelé pour que le dolmuş passe proche de chez eux. Il m’a ensuite déposée à l’embranchement avec la D400 après 30min de route, où un bus vers Antalya attendait (130TL à payer en cash).
Où loger ?
Il y a beaucoup d’options de logement à Çirali, que ça soit des petits hôtels ou des campings. L’ambiance est assez familiale et tranquille, mais avec des prix assez conséquents (surtout l’été).
Si vous n’êtes pas véhiculé, je conseillerai de loger dans le nord du village pour pouvoir accéder sans trop marcher au site de Chimaera. Sinon, il semble y avoir plus de vie et d’options hébergement / restauration dans le sud.
J’ai logé dans le nord, à l’hôtel Flora Pensyion. Ils proposent des chambres doubles, avec petit-déjeuner très copieux et un jardin avec parking. Ils sont à 20min à pied de la plage. L’entreprise est familiale et le personnel sympa.
Où manger ?
La plupart des restaurants sont localisés dans le sud du village ou le long de la plage. Vous pouvez aussi trouver des guest house / hôtels qui ont leur propre restaurant.
Il y a également quelques petits supermarchés, principalement localisés dans le sud ou le long de la côte.
pensez à retirer avant de venir à Çirali, il y a peu de distributeurs.
Que faire autour de Çirali ?
Plonger à Kaş
Réputé comme le meilleur spot de plongée de toute la Turquie, Kaş (“kash”) est un petit village de pêcheurs sur la côte sud. Accessible uniquement en bateau jusque dans les années 1970, il s’est ensuite développé autour de la plongée grâce au parc national. La visibilité est très bonne, l’eau très chaude (entre 27°C et 30°C en été) mais ce sont surtout les nombreuses épaves qui font la renommée des lieux. On découvre également des dizaines et dizaines d’amphores datant de l’Antiquité, reposant sur les fonds sableux.
Seul problème : Kaş est le triste témoin du changement climatique. L’eau est trop chaude pour la Méditerranée, entraînant la disparition d’espèces endémiques et la prolifération d’espèces invasives venant de la mer rouge. Il n’y a donc pas beaucoup de vie à observer, comparé à d’autres spots de plongée.
à proximité de Kaş, on peut aussi découvrir l’île de Kekova en canoë-kayak. Des vestiges des Lyciens y sont encore visibles, comme un port englouti et des tombeaux.
Le site de Phaselis
Ancien port lycien, les ruines de Phaselis sont situées 16km au nord de Çirali. Fondé au VIIème siècle, la ville a prospéré grâce au commerce du parfum, de l’essence de rose et du parfum.
La ville côtière d’Antalya
Plus grande ville côtière du sud-ouest du pays, Antalya est la capitale de la province éponyme. Son centre historique mérite apparemment le détour, avec de jolis bâtiments ottomans ou encore l’arc de triomphe érigé en l’honneur de l’Empereur Hadrien.
Après avoir longé la côte plusieurs semaines, j’ai préféré éviter Antalya et plutôt remonter vers Konya, célèbre pour ses dervish tourneurs puis vers la Cappadoce, pour ses montgolfières.
Rendre visite au père Noël à Demre
Avec son eau turquoise et son climat chaud et humide, Demre a plus des airs de ville balnéaire que de repère du père Noël. Pourtant, on peut croiser des panneaux d’affichage et des statues le mentionnant un peu partout en ville. Prospère pendant l’Antiquité, Myre (l’ancien nom de Demre) a eu un évêque particulièrement célèbre : Saint Nicolas. Saint patron de la Russie, il a inspiré le personnage du père Noël. Sa dépouille a été conservée dans l’église éponyme au IVème siècle, avant d’être transférée à Bari au XIème siècle.
Çirali m’avait été chaudement recommandée par une amie et j’ai bien fait de l’écouter. Un peu galère d’accès mais ça m’a permis de sortir du bain de foule estival sur la côte turque.
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